Les Ti-Casques

        Je continue ma chronique de lacets mal attachés et des aspects négligés concernant la sécurité en vol libre au Québec.

        La perception de la sécurité varie grandement géographiquement et module les variations individuelles à prendre des risques. En Australie, il y a des piscines publiques laissées sans gardien, sans même de clôture en limitant l’accès. Ici, en Amérique du nord, les casques de vélo sont quasiment obligatoires. Et cela n’est rien comparé à la Scandinavie d’où les vikings partaient en mer avec leurs casques pointus ornés de cornes.

Vue de la meringue

        Transport Canada, malgré sa très grande latitude envers le vol libre, spécifie néanmoins l’obligation de porter un casque protecteur. C’est clair comme dire habillé mais vague si l’on passe par un cabaret. Un chapeau n’a pas la même signification pour tout le monde et l’extrême extrémité, qu’est la tête d’un humain(e), ne se coiffe pas de façon uniforme. Certains trippent cheveux dans le vent, au risque d’échapper leurs casques quand ils l’enlèvent en vol pour l’attacher débonnairement sur la barre de contrôle. Il faut sûrement une grande expérience ou une grande bravade pour faire ainsi. Voila surtout des ennuis à l’horizon car la perception de bravade n’est pas le fort de « big brother ». D’autres font semblant en coiffant des trucs de hockey « pee-wee ». C’est pas pire mais négligent. Un style, le négligé, mais pas solide.

        Pourtant il existe des certifications sérieuses, qui sans effacer tout arbitraire, se basent sur des critères autres qu’esthétiques. Les principaux sont la coque, la bourrure et la sangle. Une coque solide doit résister au moins à l’impact d’une quille et être étanche à la perforation par une branche par exemple. Une simple vis qui venait d’être changée et qui dépassait a perforé bêtement et fatalement le crâne d’Otto Lilienthal. Je pense toujours à ce pionnier quand je vois un casque aéré, style vélo, sur la tête d’un pilote. Les meilleurs casques, type chasseur réacté, ont une bourrure absorbante bonne que pour un seul impact. Combien de G? Un casque solide peut en subir bien plus que n’est capable un cerveau. Il est difficile de quantifier tout mais la valeur du contenu justifie sûrement une qualité supérieure éprouvée. Enfin, la sangle d’attache devrait être plus fiable qu’un simple bouton pression car il est préférable de ne pas se le faire arracher dans une éventuelle déboulade avant de cogner.

        À peu près tous les pilotes sont très bien équipés en casque et le revêtent, comme il se doit, avant même de s’accrocher à leur aile. Le « full face » est en vogue avec raison quoique des réserves sont soulevées quant au risque de trauma cervical. Quelques exceptions, des novices surtout et hélas des passagers innocents, laissent à désirer et m’ont inquiété parfois. J’en ai convaincu plusieurs, juste à leur en parler simplement. Une seule personne ne viendra pas à bout de la mode bon marché qui niaise ça et là. Mais si le message est répété en divers sons de cloche, il risque de passer. À la longue, la négligence pourrait céder sur ces terrains précieux et décisifs d’où origine le pilotage.

        Les piscines publiques australiennes, auxquelles j’ai fait allusion, sont sur le bord de la mer. Si quelqu’un a à se noyer, il peut tout aussi bien le faire à quelques mètres de là, directement dans la mer. Et la mentalité locale, qui est à la base de toute juridiction, rejette tout blâme de responsabilité advenant l’occurrence toujours possible de noyade à moins de vider et la piscine et la mer. Alors, tant qu’on ne videra pas l’air de l’océan Atmosphérique, il fera bon voler librement, veston cravate si vous voulez, mais préférablement bien casqué.


* Autres réflexions sur la sécurité


* Retour à DucK KcuD