Conte FLaQuiste Vols Captifs par DucK KcuD

3. Drev

        Au matin, en déjeunant, les amoureux se racontent ce qu'ils ont rêvé. Rascar est étonné que ce soit le même rêve. Les détails qu'il a retenus, Ïkô peut les citer, comme si elle y était. Elle n'est pas étonnée de son côté car c'est pour elle bien normal si elle a rêvé à lui. Cela lui est souvent arrivé. Rascar s'enquiert si ce phénomène est du même ordre que la méditation du midi. Car, ayant remarqué qu'il n'avait pas vu de téléphone, avec ou sans fil, en ce pays, il avait suggéré à quelques reprises ce moyen de communication. Pas besoin, lui avait-on répliqué, il y a la méditation. En plus, on lui a affirmé que les détails de toutes les méditations de chacun sont mis dans une mémoire collective et restent disponibles à tous les méditants Drev, n'importe quand. Ouf ! Rascar n'y croyait pas, strictement pas.

        Il avait cependant testé le processus, l'autre jour. Il avait alors confié, en secret à Ïkô, juste avant une méditation, que son deltaplane était transparent. Après la méditation, tous, même ceux non présents, répondaient correctement sur la couleur de son delta. Un autre test avait confirmé ce prodige. Il avait confié une phrase farfelue à un ami et Ïko la lui avait répétée exactement avant que tout contact soit possible. Stupéfiant ! Il doit y avoir un truc. Juste à se faire initier, était le truc selon Ïkô. Et là, le rêve commun serait possible grâce à des techniques qui ont l'air si simples. Rascar déclare alors le désir de se faire initier.

        Au début de l'après-midi, des cris dans un pré attirent l'attention. Encore costumés de la veille, trois jeunes hommes s'amusent avec une chaise suspendue par quatre de ces fameuses abeilles géantes, du même genre qu'il avait vu à la tour. Il avait revu à quelques reprises ces drones et s'était informé à ce sujet. Elles viennent du village des robots. Ce sont elles qui s'occupent de produire l'hydroélectricité dont elles sont, en fin de compte, les principales consommatrices. Les drones servent aussi à gérer les avalanches, chasser les nuisances dangereuses, comme les ours, en dehors de la frontière. Où est la frontière ? À cette question, Rascar n'a toujours eu qu'un doigt timoré, pointant vaguement vers l'arrière de celui qu'il interrogeait.

        La chaise, donc, est maintenue à une vingtaine de centimètres de hauteur du sol, par des filins d'environ 4 mètres reliés aux abeilles. Les hommes essaient de s'asseoir dessus mais se jettent à terre dès le moindre balancement. Cela les amusent quoique l'un d'eux est sur le point de gerber. On invite Rascar qui n'a aucune difficulté à s'y maintenir. Il fait tranquillement le tour du groupe au grand étonnement des spectateurs. Si banal pour lui, eux semblent assister à un numéro de cirque. Ïkô est radieuse et lui déclare qu'il pourra être enfin initié. Ce moyen de locomotion va le porter au village. Elle lui répète son adage préféré, " Chacun a ses dons et ne doit pas les cacher ". À quoi rétorque à la blague Rascar, " à moins que ce soit le don de la cachotterie. " Ïkô, la figure toute rouge d'émotions, le serre très fort et lui fait ses adieux. Il s'installe dans son trône et s'éloigne accompagné des burlesques et joviaux compagnons qui marchent à ses côtés.

        On lui décrit les lieux qu'on approche. C'est dans la bâtisse centrale, près du grand silo de l'autre côté du pont, que sont contrôlés les drones. C'est là qu'on se dirige. Plus loin, le hangar des avions. Cela fait des années qu'on n'en a pas vu un décoller ou atterrir. Les contacts avec l'extérieur ont l'air vraiment coupés, se dit Rascar. Entre les deux, le hangar de fabrication des robots. Cette usine, sous contrôle central, peut démonter n'importe quoi et manufacturer n'importe quoi avec. C'est de là, entre autre, que proviennent les maisons de l'autre côté de la rivière. On dit que, si on lui fournit assez de matériaux, cette usine de robots peut construire une usine semblable sans problème, sans intervention humaine. Si on ne l'a pas fait, c'est qu'on n'en a pas besoin.

        Il y a quelques rues de maisons, sans plus. En traversant le pont, Rascar note l'inscription " HORTICO " peinte en affreux orange sur le silo. Dans les rues, on voit passer de plus en plus de drones voguant à leurs occupations. Pas vu un seul humain, ni d'autres enseignes ou signes de commerce. Dans le ciel, qui semble toujours n'intéresser que Rascar dans ce monde terrien, s'en vient un grand nuage avec une palissade; en dessous, s'étend une virga avec un arc-en-ciel dedans et un cortège de petits nuages foncés. Le pilote ne réussit même pas à en intéresser ses accompagnateurs. Ils sont trop concentrés à pointer du doigt le passage d'abeilles de nouvelle édition. Ce qui énerve un peu Rascar est le bruit de ces machins, surtout en groupe. On lui dit qu'on en a fait de très silencieux. Pour des raisons de sécurité, il semble mieux de pouvoir les entendre venir. En tout cas, le battement des fréquences non accordées est loin d'être musical.

silo d'apesanteur

        Cela fait du bien de mettre pied à terre et de rejoindre d'autres humains. Les voyageurs sont accueillis avec empressements. Ils sont menés à une salle de conférence pleine de fleurs, face au conseil des sages, visiblement enchantés de les recevoir pour l'initiation. Dans la tête de Rascar, l'initiation est un rite du genre qu'on sert aux étudiants au début de l'année académique, avec beuverie et excès. Avec ses trois clowns de compagnons, c'était bien parti. Il ne s'attendait pas à des discours qui ne sont pas son fort. Mais c'est intéressant car y sont démontrés les principes de fondation de Drev.

        Un sage fait ce brillant résumé : " Notre principe fondamental est le respect de la vie humaine. Nous nous efforçons de supporter la vie contre les menaces individuelles, collectives ou autres. Comme vous le savez, nous avons, ici, des moyens technologiques, avec les robots, pour que l'homme soit exempté de travail et pour qu'il exprime pleinement ses dons humains. Mais ces mêmes moyens technologiques sont devenus la source d'une tyrannie quand une partie informatique, appelé le Téraciel, a échappé à notre contrôle humain. Cela a causé la mort de plusieurs d'entre nous, plusieurs par suicides, dont celle de votre frère Elvis . Inutile de dire que le suicide collectif que la race humaine a entrepris depuis des millénaires, sous forme de guerres ou de dégâts environnementaux, nous préoccupent au plus au point. Nous avons trouvé la solution quand un bogue providentiel a neutralisé le monstrueux Téraciel. Grâce à cette expérience, nous avons mis en place des dispositifs sans faille pour ne plus être opprimés par les machines.

        Aussi, nous avons mis au point la psychonétique, qui permet d'équilibrer les émotions pouvant mener l'homme à la chicane, à la guerre. Il faut aussi que cet équilibre soit établi en concordance avec tous les membres qui composent une communauté. Cette méthode s'est avéré être le remède au suicide individuel ou collectif. Nous croyons que la planète pourra bientôt s'en inspirer car nous l'avons déjà éprouvée, ici, depuis la dernière révolution, Drev. Nos célébrations du souvenir de cet avènement ne sont pas celui de bains de sang ou des catastrophes mais celui du fondement de la certitude que nous avons franchi la dernière révolution avec le moyen de régler tous les conflits par l'intérieur. Hormis ce principe, notre tolérance n'a de limite que l'intolérance et surtout le non respect de la vie humaine. Nous sommes conscients de notre marginalité et de notre vulnérabilité. Mais, en se limitant à nos frontières, nous prospérons actuellement et sommes engagés à ne pas courir à notre perte et à inspirer le futur.

        Enfin, nous vous demandons la discrétion totale sur ce qui vous est révélé ici. Nous n'imposons aucun secret car nous sommes contre cela. La transparence est primordiale dans notre quête. Notre société n'est pas une secte. Si vous êtes d'accord avec les principes de Drev, nous accepterons volontiers votre adhésion verbale. On n'a plus besoin de papiers ni de crayon comme vous le verrez avec les pouvoirs de notre méthode de méditation que nous vous proposons. C'est la clef de la vie la plus humaine qui soit. "

        La gentillesse de ces gens ne cesse d'étonner Rascar. Ils ont même pensé envoyer une abeille équipée d'une caméra dans le champ où jardine Ïkô. Sur un écran, Ïkô lui apparaît. Elle est en direct depuis un champ et exprime sa hâte de lui montrer les fleurs qu'elle a semées le jour de leur rencontre. Elles sont le signe, selon elle, que leur amitié fleurit de même. Rascar termine son entretien avec Ïkô tout excité et impatient d'en terminer avec le protocolaire.

        Comment ne pas être d'accord avec de si beaux principes ? Bien sûr que Rascar accepte. Et il décline la visite de l'usine de robots car il a bien trop hâte de passer à l'action. On lui explique que ce qui pourrait prendre des dizaines d'années peut être fait, ici cet après-midi. Ses émotions négatives seront subjuguées et ses émotions positives ordonnées en quelques heures. C'est un exercice intense, assisté par ordinateur. Mais on l'assure que cela se tiendra toujours sous étroite surveillance humaine.

        " À vos ordres ", dit Rascar. On lui répond que les ordres sont pour les robots. Le sourire reste le meilleur moyen pour obtenir quelque chose d'un humain. Rascar sourit. Alors, Rascar et ses compagnons, sont amenés dans une salle où ils enfilent un lourd habit et un casque avec des électrodes pour mesurer les paramètres biologiques. Puis on passe dans une haute salle qui doit être le silo. On leur demande de s'asseoir en rond par terre. L'éclairage se tamise, une musique céleste les enveloppe et ses compagnons commencent à méditer, une main sur le cœur. Rascar fait de même et ferme les yeux comme il le fait d'habitude. La musique cesse.

        Quand il ouvre les yeux, il constate qu'il est seul. Les autres sont sortis sur la pointe des pieds. Les murs, qui avaient l'air en ciment brut, sont devenus d'une beauté ravissante. Des millions de bulles montent délicatement et, aussi délicatement, Rascar. Ces murs sont couverts d'écrans, ainsi que le plafond et le plancher amovible qui s'installe mécaniquement. Dans les murs, aussi, des puissants électro-aimants manipulent, sous contrôle ordiné, la position de l'habit plein d'aimants qu'il a revêtu. Tout à fait délectable à Rascar qui retrouve le fabuleux plaisir d'être en l'air. C'est même un peu trop intense. Allait-il craqueter de plaisir à tue-tête quand, dans son casque, une voix se fait entendre. On entreprend, d'abord, un long questionnaire sur sa vie, ses goûts, ses dégoûts et un tas de trucs auquel Rascar répond souvent n'importe quoi. Il est totalement ivre de flottaison.

        Quand le système s'aperçoit de l'incongruité de ses réponses, une autre voix plus humaine, celle d'un sage, intervient : " Il faudrait coopérer. Cela prend une parole impeccable. " Une semonce se produit : les écrans montrent un précipice dans lequel, il tombe sans fin. Un puissant souffle d'air monte pour appuyer l'illusion. Rascar tourbillonne passivement sans pouvoir se rétablir. Lorsqu'il est stabilisé, Rascar admet qu'il a rigolé mais il a de la peine à reprendre son sérieux. Il se ravise; il n'aime vraiment pas qu'on le prenne pour un menteur. Sa discipline de vol libre lui a maintes fois prouvé que la vérité est indispensable dans cette activité, dans toute activité. Il s'excuse. Les indiscrétions erronées sont rapidement corrigées et suit l'étape de la conviction.

        C'est là que cela va se gâter. On n'a plus besoin de le faire parler car ses réponses sont détectées directement de ses paramètres biologiques. Une litanie de phrases se succèdent dans sa tête avec, selon sa réaction, un bercement dans un décor sublime ou une semonce de décor sordide et secoué de tourbillonnements horribles. Cela devrait durer environ quelques heures. Mais il y a quelque chose qui cloche. Dans la salle de contrôle du silo d'apesanteur, on venait de se féliciter d'avoir amené, sans violence, avec subtilité et sourires, " Chute du Ciel ", l'intrus de leur frontière maléfique. On le surveillait, à son insu, depuis l'incident de la partie de frisbee. Maintenant, on est surpris. On comprend qu'il porte son nom.

        Ce sont les paramètres biologiques qui sont interprétés par la machine et qui déterminent l'intensité des tourbillonnements. Mais le pilote semble se délecter de ces tourbillons sans éprouver la moindre nausée. Par contre, le système actuel, qui essaie de contrôler cet initié, est saturé. On a corrigé, depuis l'avènement Drev, les limites au-delà des capacités humaines que le Téraciel avaient permises quand on l'avait laissé se programmer lui-même et aussi programmer les routines de psychonétique. Aussi, de son temps, on avait déploré de graves accidents : chutes du haut du silo, coma de vertige. Depuis l'avènement de Drev, le système a été mieux balancé en fonction de la capacité humaine. Mais cela ne semble pas suffisant à l'aérobate Rascar. Le nouveau paramétrage avait suffi pour tous les gens, incluant les sages, de cette communauté. Aucun incident grave n'a suivi. Ce ne serait pas tolérable car ce serait l'échec de Drev. La vie humaine est primordiale. Désagréables, certes, mais efficaces, les corrections de vertige et les récompenses de vol plané avaient parfaitement équilibré les émotions individuelles et collectives. On allait au fond de chacun, guidé par un puissant heuristique pouvant inculquer une clarté totale et débloquer des capacités insoupçonnées. Après une seule séance, la capacité de communiquer en groupe, méditant la main sur le cœur, était possible. Cela se perfectionnait par la suite à chaque séance quotidienne de méditation.

        Voilà Rascar, stabilisé les bras en croix, suspendu dans son mauvais rêve. Pendant cette pause, le conseil des sages délibère et va voter de forcer les paramètres selon ceux du Téraciel. Mais pendant ce temps, Rascar profite de la pause pour réaliser qu'on tente de lui faire un lavage de cerveau. Il n'a pas du tout souffert des manœuvres qui auraient désorienté n'importe quel humain. Il est agacé par son impuissance à maîtriser ses membres et la façon artificielle qu'on impose à sa main de se placer à tout bout de champ sur le cœur. Les thèmes récurrents " frontière = mort ", " courir = perte ", " voler n'est pas beau " et bien d'autres l'agacent encore plus. Ils sont superflus et n'ont rien à voir, selon lui, avec le but proposé. Le pire est " Je ne suis plus rebelle ". Tant qu'un thème n'est pas perçu positif selon les réactions de l'initié, il est repris avec une plus forte semonce. Normalement, aux plus deux passes sont nécessaires. Mais Rascar, ne sent rien et reste surtout rebelle.

        Le carrousel reprend sans limite humaine. Rascar est devenu une toupie qui s'agite de haut en bas du silo d'apesanteur. La litanie réglementaire a repris son cours dans ses oreilles. S'extirpent de ses boyaux quelques sécrétions que des robots mécaniques oranges sont en train de nettoyer sur le plancher. On fait une autre pause pour évaluer si on a poussé trop loin la dose. L'initié, stabilisé comme crucifié à quelques mètres de hauteur, ressent encore le décor virer. Il est enfin un peu abasourdi. Le système montre des signes de surchauffe. Alors un sage parle : " Si vous lâchez prise, vous serez libre. " À quoi répond le frondeur Rascar, en criant les poings serrés " JE SUIS TOUJOURS LIBRE ".

        Soudain, Rascar chute sur le plancher. Il est plongé dans la noirceur. Depuis tantôt, il entend des bruits de tonnerre qu'il croyait faire partie du scénario de terreur artificielle. Mais là, il réalise que c'est bien la foudre qui vient de frapper le silo. Le grand nuage qu'il avait remarqué plus tôt le prédisait bien. Même une prison électronique ne peut retenir Rascar Capac, celui qui déclenche le feu du ciel. En moins de deux, il a enlevé l'habit d'aimants et trouvé à tâtons la porte qui n'est pas barrée. Et il court et court. Les marcheurs Drev ne pourront l'attraper. Il a déjà gagné l'extérieur où fait rage un violent orage. On dit violent mais Rascar déguste le grand air, les bourrasques, les éclairs et cette pluie qui le désaltère.

        Tout le village est paralysé par la panne de courant. Pas une abeille bourdonne en l'air, quelques-unes en vue immobiles dans des flaques d'eau. Il traverse le pont et rejoint enfin la maison où Ïkô, surprise de le voir si tôt, le retrouve détrempé et pas mal sur le nerf. Il parle vite, bégaie, craquette et elle finit par être mise au courant de son épreuve. Rascar n'est pas si énervé par son initiation. C'est plutôt le présent qui le chavire : soit de savoir si le fugitif sera accompagné par sa belle. Elle est aussi consternée par la vision de franchir la frontière que par la déchirante séparation à envisager d'urgence. Il faut agir bientôt car les drones seront lancés à ses trousses dès que le pouvoir électrique sera rétabli. Ce qui vient tracasser en surplus Rascar est qu'Ïkô n'a aucun souvenir du silo d'apesanteur. Donc, les prétentions de transparence ne sont pas si claires.

        L'amour peut faire faire les plus durs compromis. Elle convient de le laisser partir. " Rêves à moi et nous serons réunis. " furent ses derniers mots. C'est un résumé d'un processus qui s'est déroulé avec beaucoup d'émotions. À un moment donné, Rascar s'est surpris à parler de son delta en le pointant derrière lui. Serait-il déjà contaminé ? Il s'est alors retourné et a vérifié qu'il pouvait pointer directement de face. Ouf ! Becs ! Go ! Il court, court à perdre haleine. Il passe le bassin de la lyre et arrive enfin à son campement. Le Vent est propice et le nimbus salvateur s'éloigne devant. L'aile vient d'être assemblée quand arrive un escadron d'abeilles géantes.

        Le pilote a à peine le temps de s'abriter dans la tour. L'un des drones, qui se stationne devant, communique les messages du conseil des sages. On le somme de se rendre gentiment car on craint pour lui, selon leurs perceptions, de le voir franchir la frontière et surtout de s'envoler sans moteur. Si cette abeille pouvait sourire, elle le ferait. Devant le refus du rebelle, on menace de détruire son delta. Rascar feint de négocier pendant qu'il grimpe la tour. Il menace de sauter en bas et de se suicider si on touche à son appareil. Il ne le pense pas. Mais en y pensant bien, perdre Ïkô, perdre son delta, perdre sa liberté, perdre sa personnalité aux mains de ces gens tordus, c'est comme perdre la vie. On hésite au conseil des sages où on délibère. Vont-ils risquer de souiller leurs célébrations futures ? Ce précieux temps est utilisé par Rascar pour agir. Cela l'empêchera toutefois de vérifier si ce qu'on a cherché à lui inculquer sur le respect de la vie est vrai. Il allonge le bras avec son couteau de poche et sectionne le fil de l'antenne. Les drones sont immédiatement figés. Vite, il descend, s'harnache, s'accroche à son aile et " Chute du Ciel " décolle.

        En s'éloignant, il aperçoit son premier oiseau depuis la journée de son arrivée en anti-bulle. Ce qu'il ne sait pas est que, dans la vallée qu'il vient de fuir, une nuée de micro-drones, appelés brûloïdes, avaient été relâchés pour chasser les moustiques piqueurs. Or, les oiseaux qui y avaient goûtés ne les digéraient tout simplement pas. Dans l'estomac de Rascar, il y a quelque chose de pas digéré aussi.

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