Trucs de ski éolien |
- Cordes mêlées ! Patience, juste réussir à les démêler augure bien. À la longue, après en avoir bavé , on réussit avec un peu de méthode à ne presque plus les mêler. Mais il faut s'appliquer à piloter l'engin volant pour ne pas l'exposer aux sorties de fenêtres ou aux inutiles arrêts tout freinés. La déconfiguration du dégonflage donne prise aux complexités du ratoureux chaos du Vent. Au sol la configuration "petit mur" est plus stable mais demande surveillance. Se rappeler que la pratique de ce sport propose le défi de vaincre la toile d'araignée avec le sourire ;).
- Pour éviter la torsade, il faut enrouler les câbles en tenant toujours les bâtons avec la même main et surtout en enroulant ou déroulant par le même bout des bâtons. Lors du déroulage, il faut surveiller dès le début si on n'ajoute pas une torsade au lieu de l'enlever.
- Pour un calme repos par grand Vent, il s'agit d'enrouler 10 tours de freins sur les bâtons et d'attacher le tout aux skis. Par contre, un peu de mêlage est à craindre dans la turbulence. Une solution à cet égard est encore en recherche...
- Le frein de secours consiste à prendre rapidement les deux bâtons de commande dans une seule main et de passer l'autre main entre les cordes principales ( Avants ) et les cordes de freins pour saisir franchement toutes les deux du dessous ( freins ). Ceci immobilise quasi-instantanément l'aile et peut contrer un tourbillonnage si exécuté tôt. Cette manoeuvre de base doit être acquise d'avance et servir de façon réflexe lors de chute ou de survitesse qui frise le ridicule.
- La sangle de secours est un lacet enroulé autour d'un poignet et fixé à un frein. C'est très crochetant et inutile si vous ne faites jamais de fouille et si vous avez des mains d'acier qui n'échappent jamais le cerf-volant dans les rafales. Elle peut vous éviter le pire des essouflement de votre vie quand votre beau cerf-volant rompt sa captivité et chasse avec le Vent.
- Toujours penser que l'aile est efficace avec une vitesse d'avant. Une position stationnaire ne peut suffir qu'avec beaucoup de Vent. Il y a tout une plage de Vent disponible et efficace si on planifie sans cesse un parcours continu avec un déplacement rapide vers l'avant ( le devant est bien celui des entrées d'air ;). L'anticipation de chaque virage pour un parcours continu est une clef pour éviter le dégonflage. L'autre clef est d'orienter le cap de déplacement du skieur de façon adéquate pour soutenir la pression.
- La fenêtre est la plage spatiale d'opération du cerf-volant. Elle se situe sous le Vent et s'étend au delà de 45 degrés de chaque côté et passée 90 degrés au dessus de l'opérateur. Au delà, les prises d'air se déventent provoquant le dégonflent instantané et la perte de puissance totale. Inutile de dire qu'on ne peut frôler cette limite qu'avec circonspection et de préférence avec une amorce de virage bien calculé.
- Pourquoi ça avance contre le Vent ? Bien des théories expliquent ce phénomène. Mais ces explications se font toujours de façon complexe. Il a fallu attendre des siècles de navigation à voile pour aboutir à des voiles assez performantes pour remonter le Vent. La faible friction de glisse sur la neige ou la glace contribue, avec une prise de carre efficace, à permettre une remontée contre le Vent. Il suffit de dire qu'on peut orienter les skis jusqu'à près de 90 degrés du bord de la fenêtre pour ressentir une traction en ce sens. Comme cette limite est imaginaire et non dessinée sur la neige, disons simplement que la traction propulsive se maintiendra tant que les cordes s'orientent devant le skieur ou tant que l'aile dépasse le skieur. Mais l'ardeur ou la capacité de remonter au près a sa limite. En passant, ce sont les ice-boat qui sont champions toutes catégories en voile pour l'ardeur au Vent. La faible friction y joue un grand rôle. Il est enfin préférable, à un certain point, de louvoyer moins au près pour obtenir la performance optimale quand l'objectif est de remonter le plus vite.
- Au printemps, la neige collante sous le chaud soleil printanier gâche-t-elle votre glisse ? Une petite vaporisation de lubrifiant silicone sur la semelle et le rebord du ski fait des miracles et dure pas mal de kilomètres.
- Bien sûr des carres aiguisées sont préférables sur la glace. Cela vaut la peine de passer à une station de ski pour les affuter. Pas besoin de faire la file au télésiège.
- La levée d'un gros cerf-volant par petit Vent est un exercice subtil. il n'est pas si nécessaire de secouer et de forcer comme un démené , tout en reculant sans cesse jusqu'à bien planter l'arrière des skis dans le banc de neige. S'il est difficile d'exprimer en mots cette subtile adresse, dites-vous que l'observation de telles techniques par des maîtres est actuellement une des seules sources d'apprentissage à moins de pratiquer jusqu'à l'épuisement et l'illumination. Voici cependant une remarque: En Vent très faible, le poids du cerf-volant empêche son élévation, tout au plus à une altitude d'une envergure d'aile lors de l'impulsion de départ. Notons que l'absence totale de freinage et qu'étendre les bras bien en avant pour initier cette impulsion en améliore l'efficacité. Aussitot levé, il faut faire tourner rapidement le cerf-volant de 90 degrés pour amorcer un mouvement horizontal. Une accélération à l'horizontale est alors réalisable. Sans gain d'altitude, la résultante des forces en cause n'est pas contrecarrée par le poids de l'aile. Alors, sitôt que le cerf-volant prendra de la vitesse, sa propre traction entrera en jeu pour remplacer votre humble impulsion. Et rapidement, avec cette vitesse croissante, on peut obliquer vers le haut et gagner l'altitude avec la force du Vent et avec une finesse autre que la musculature.
- Priorités : De que cé ? Évidemment, tant qu'il y a de la place, pas de problèmes. Mais en gisement de collision, c'est une autre affaire. Les règles de navigation à voile s'appliquent. De que cé ? Garder la droite comme sur la route.
- En cas de mêlage de câbles entre deux cerfs-volants, il faut réagir vite. La friction peut rapidement surchauffer ces précieux câbles et les sectionner. Sitôt en collision, il est recommandé d'appliquer au maximum les freins et du C-V et des skis. Sinon la note risque d'être onéreuse.
- Se méfier des motoneiges. Ce n'est pas parce que leurs moteurs font du bruit que leurs conducteurs ne voient pas les câbles de cerf-volant qui gisent sur la neige entre le skieur et son aile. Ce n'est pas parce que leurs moteurs ont un parfum de deux temps que leurs conducteurs ne voient pas ces câbles. C'est parce qu'ils ne connaissent tout simplement pas cela et qu'ils n'ont pas eu la chance de fouler vos câbles pour voir votre réaction. Vous aurez beau crier, ils n'entendent rien sous leurs casques et continueront peut-être sans s'en apercevoir. On peut anticiper ce fiasco où l'aile s'accroche à un routard des neiges qui emporte votre trésor volant si loin que c'est un inuit qui le récupérera pour un usage tout autre que la glisse.
- Plages de vitesse selon la voilure, poids et expérience du pilote et l'état de la surface de glisse
V1) Léger. C'est joli mais cela manque d'octane. Possibilité de déplacement sous le Vent et encore. Plus grande voilure à envisager.
V2) Subtil : Il faut pomper ou onduler ou faire le dauphin. En faisant plonger le cerf-volant, il acquiert grâce à son poids une vitesse suffisante pour générer assez de force pour circuler. Par contre, il faut aussitôt remonter celui-ci et enchaîner constamment et aggressivement cette manoeuvre pour entretenir la glisse.
V3) Belle allure de promenade, plus besoin d'onduler. Le près est plus abordable. Les skis sont contents. Le bout d'aile qui frise la neige en perd ses vortex et optimise le plaisir de mériter tant grâce à la caresse du Vent.
V4) Fortiche mais limite. Sur place avec l'aile au zénith, on marche sur la lune tant le harnai nous soulève. On a tendance à maintenir le cerf-volant là-haut tant il est facile d'atteindre des vitesses qui frisent le ridicule, à la limite de nos capacités.
V5) Surpuissance, dérape. Danger : octane explosif. Il faut trouver la sagesse de réduire la voilure.
- Bonds : Avec une bonne voilure, il est possible de bondir. Et ce n'est pas du simple saut où le retour au sol est abrupte. Il s'agit plutôt de petits vols, avec auto-décollage et atterrisage en règle, du moins, si le pilotage est bien exécuté avec un minimum de techniques. Mais, oui mais, on ne devrait pas bondir plus haut que sa taille ou d'une hauteur où on est solide pour absorber le choc si éventuellement la sustentation échappait. Bien des aléas de fragilité se cachent dans un cerf-volant de traction: la finesse des lignes est une évidence de fragilité. Aussi structurellement, la charge alaire pour le vol est tout simplement excessive. Donc, pour voler, vaut mieux un appareil conçu et éprouvé pour le vol comme un avion, un deltaplane ou un parapente. Ceci étant dit, bien des mordus du bondissement continueront ce genre d'activité risqué et je ne peux que les conseiller d'au moins inspecter souvent et scrupuleusement leur équipement: la corde inter-batons, les noeuds, la fine voile de spi pour les déchirures et les fragiles lignes susceptibles de s'écorcher à terre ou sur la glace parfois acérée. Et choisir un Vent approprié, stable, que l'on prend le temps de bien observer et ressentir. Ce qui, au fond, est le fondement de la discipline du ski éolien..
par Duck Kcud